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Comment la France se compare-t-elle en matière d'emploi public ?

Rédigé par ID.CiTé le 10/07/2020



France Stratégie met à jour le tableau de bord d'emploi public publié en 2017, et compare les niveaux d'administration de 19 pays développés*. Si la France se distingue par le niveau record des prestations sociales (yc retraites), elle ne ressort qu'en 7ème position en matière de dépenses de fonctionnement (en part de PIB). Ces dépenses correspondent plus qu'ailleurs à de la rémunération d'agents publics, la France ayant moins recours à l'externalisation que d'autres pays.

Le taux d'administration, un indicateur trompeur
Le nombre d'emplois publics pour 1 000 habitants varie fortement d'un pays à l'autre : il est de 39 au Japon contre 160 en Norvège. La France présente un taux relativement élevé avec 91 emplois publics pour 1 000 habitants, quoiqu'en deçà des pays nordiques. Cependant, le périmètre de l'administration publique varie d'un pays à l'autre rendant les comparaisons internationales délicates : en considérant les seuls emplois des administrations publiques on occulte les postes financés par la puissance publique de manière indirecte.

Prendre en compte la dépense publique
Pour intégrer ces emplois publics indirects, il faut également s'intéresser au niveau de dépenses publiques, notamment les dépenses de fonctionnement et les prestations sociales.
Concernant les dépenses de fonctionnement, la situation de la France n'apparaît pas particulièrement atypique, en 7ème position.
Les dépenses de rémunération sont élevées (13 % du PIB en 2017, en 4ème position) du fait d'un taux d'administration élevé. Cependant, lorsqu'on considère l'ensemble des dépenses publiques de fonctionnement, composantes directes et indirectes, les écarts entre pays tendent à s'atténuer. En incluant les dépenses "hors personnels", les charges directes de fonctionnement sont contenues à hauteur de 18 % du PIB en 2017 soit un niveau proche du Royaume-Uni, de l'Autriche, du Portugal et de la Belgique. Cette modération s'explique notamment par le faible poids des consommations intermédiaires dans les dépenses de fonctionnement des administrations publiques en France (28 % contre 47 % au Royaume-Uni par exemple) : la France a recours davantage à l'emploi direct et moins à externalisation. Enfin, les transferts en nature de services marchands au bénéfice de la population (remboursement des consultations, aide personnalisé au logement, etc.) représentent 6 % du PIB en France contre 8 % en Allemagne, 9 % au Japon et 10 % aux Pays-Bas.
La France présente donc des dépenses publiques de fonctionnement relativement élevées sans pour autant se distinguer. En revanche, elle se singularise par le poids des prestations sociales en espèces (retraites, chômage, minima sociaux, allocations familiales, etc.) qui constituent le principal poste des dépenses publiques : 20 % du PIB contre 15 % en Allemagne. C'est un record en comparaison internationale, à égalité avec l'Italie.

Quelles dépenses dans quels pays ?
Dans la plupart des pays considérés, dont la France, c'est l'éducation qui constitue le premier poste de dépenses publiques de personnel. Dans les autres pays, c'est la santé (Finlande, Norvège ou Royaume-Uni) ou les prestations financières ou en nature liées à la protection sociale (Danemark, Suède).
Si l'on tient compte de l'ensemble des dépenses publiques (et pas seulement les dépenses de personnel) en matière d'éducation, la France se situe au 8ème rang, avec 5,4% du PIB, comme le Pays-Bas et le Royaume-Uni, mais un point au-dessus de l'Allemagne.

En France, les moyens humains, publics et privés, consacrés à la santé et à l'action sociale, qui représentent 11% du PIB, la placent au deuxième rang, avec l'Allemagne, la Suède et le Japon, contre 17% aux Etats-Unis. Si l'on compare ces dépenses par habitant et non au PIB, la France se situe davantage au milieu du tableau, en raison d'un niveau de revenu par tête plus faible que dans les pays dépensant le plus dans la santé. De fortes disparités existent entre les pays dans le taux d'administration du secteur de la santé et de l'action sociale. Elles s'expliquent souvent par l'importance variable de services fournis aux citoyens par des producteurs marchands du secteur privé.

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